Petites nouvelles de la recherche du 3e trimestre 2018 

 

« L’histoire est un éternel recommencement », affirmait l’historien grec Thucydide ! les deux documents ci-après semblent bien le prouver.

Le premier a été retrouvé par Henri Kugler, en novembre 1961 dans les archives municipales de Ribeauvillé (FF. 5  (36). Citons-le :

« En fouillant dans les archives municipales, j’ai trouvé par hasard un document des plus insolites. Plus encore que son contenu, c’est son état très abîmé qui a attiré mon attention. La double page (2 X 25,5 sur 38,5 cm) a été brunie par le soleil, délavée, voire noyée. Seuls quelques endroits à la pliure du document laissent apparaître un papier blanc éclatant. Il s’agit de l’original  du « Mandat wegen des Gotterlesterlichen Fluchen, Schweren, Zuetrinckhen, Gassentretter vnnd andern Üppigkheiten vom 6ten Augusty 1611. » : décret concernant les jurons, les blasphèmes, les beuveries, le fait de traîner dans les rues et autres excès du 6 août 1611, promulgué il y a plus de 300 ans par le seigneur de Ribeaupierre de l’époque, Eberhardt (le seul de ce nom, né le 12 mars 1570 et décédé le 17 août 1637 à Strasbourg).

Le document porte en plus le sceau bien conservé du seigneur Eberhardt et a dû être affiché, comme les avis officiels actuels, pendant de longues semaines à la grande porte d’entrée de l’ancienne « Rathstube » ou mairie (maison Bisser, 75 grand-rue), rue « Langgass in der Mittelstatt », exposé ainsi aux rigueurs de la météo, pour être porté à la connaissance de la population.

Une copie de ce décret seigneurial, également trouvée dans les archives, dont le papier est beaucoup moins jauni, porte l’annotation ajoutée par Hanns Conradtt Weÿmann « in substitum » (à la place) de l’appariteur de l’époque : « Lu au « Rueffhäussle » dimanche, le 7 août 1611. »

Le Rufhäuschen (maisonnette de l’appariteur), se trouvait au 1er étage de l’ancienne mairie, étage qui a brûlé depuis, où la salle du Conseil (Ratsstube) se terminait en oriel vers la rue de la Fraternité (Fraessgasse). A cet endroit, la rue s’élargissait pour former l’ancienne place de danse, appelée ainsi parce que la jeunesse se retrouvait là pour danser. Sur cette même place, la bourgeoisie se réunissait chaque dimanche après la grand-messe, pour y recevoir les ordres et les injonctions du seigneur.

Suit une copie du décret, parfaitement calligraphiée, mais pas toujours aisée à déchiffrer pour un lecteur non averti :

« Le seigneur de haute naissance, Eberhardt, seigneur de Rappolstein, de Hohnack et de Geroldseck dans les Vosges, chancelier de son Altesse princière l’Archiduc Maximilien d’Autriche, président des représentants de l’Autriche antérieure, se doit de constater quotidiennement, à sa grande stupeur et non sans mécontentement, que les catastrophes de la guerre passée, l’insécurité, la peste, le renchérissement de la vie, ont fortement éprouvé le pays et la ville. Pourtant ces punitions du Dieu Tout-Puissant ont été méprisées par la bourgeoisie, jeune ou moins jeune, et ne l’ont pas amenée à craindre Dieu davantage ni à modifier ou à améliorer sa vie, bien au contraire ! Oubliant tous les règlements de police, on se livre à la luxure, au vice et au déshonneur. On profère des jurons, on se livre à des beuveries, au tapage nocturne en traînant dans les rues, ce qui attise de nouveau la colère de Dieu ! Il y a pourtant parmi les habitants suffisamment d’exemples de personnes qui, tous les jours, font pénitence et incitent à une vie meilleure.

Votre seigneur, et votre chef chrétien par la grâce du Tout-Puissant, vient d’ordonner une réforme du règlement de police et de justice. A l’avenir, il faudra s’abstenir de tous les vices cités plus haut. Aussi bien les domestiques de la cour que les bourgeois, leurs fils et leurs valets, devront quitter les auberges et autres lieux dès neuf heures et regagner leur logement ou leur maison, sans traîner dans les rues de façon malintentionnée. Passée cette heure, l’aubergiste ne devra plus servir de vin, sous peine d’amende sévère.  On se gardera aussi de jouer de la musique.

Que tout cela soit porté publiquement à la connaissance  de tous, afin que chacun sache se garder de contrevenir au règlement Décret du samedi, 6 août 1611.

Ces mises en garde paternalistes ne semblent pas avoir été couronnées de succès dans la durée, car 15 ans plus tard, le dimanche 24 mai 1626, Stoffel Volzern, l’appariteur, a dû publier et lire, depuis son poste, un nouvel oukase de son seigneur, concernant le blasphème, les jurons et les serments. Les plaintes concernent en particulier les enfants, qui « entendent et imitent leurs parents, alors qu’ils ne savent même pas prier le Notre Père ! ».

Toujours dans ces mêmes archives, nous avons trouvé le document suivant daté de quelque 300 ans plus tard. En effet, le 24 novembre 1920, le préfet du Haut-Rhin écrit, en ces termes, au Maire de Ribeauvillé :

« Parmi les grandes questions sociales et philanthropiques qui se posent de façon particulièrement sérieuse à notre époque, il y en a une, qui mérite tout spécialement l’attention et l’intérêt de toute personne de bonne volonté, celle de la dépravation grandissante de notre jeunesse, un des effets de cette guerre si désastreuse au point de vue économique et moral.

L’absence des chefs de famille pendant la guerre, la disparition du discernement entre ce qui est bien et ce qui est mal ont causé un état de mœurs qui ne peut durer sans compromettre sérieusement l’avenir de notre jeunesse, qui est l’avenir de la Nation.

Les tâches qui s’imposent à la France demandent une nouvelle génération saine, guidée par des principes solides.

Or, la criminalité juvénile va en s’augmentant. Dans le but de ramener au bien les enfants qui en nombre assez considérable ont été impliqués déjà malgré leur jeune âge dans des crimes ou délits, de les surveiller, de leur être un soutien moral dans leur famille ou auprès des personnes qui les auront reçus auprès d’eux, une association s’est fondée le 15 novembre 1920 pour la circonscription du Tribunal régional de Colmar (…).

Petites nouvelles de la recherche du 2e trimestre 2018

 

Hommage aux combattants de 1914/1918

La commémoration du centenaire du 11 novembre 1918 est, sans doute, la dernière occasion de rendre hommage aux 1170 combattants (environ 20 % de la population de la ville à l’époque) nés à Ribeauvillé - ou y habitant au moment du conflit - quel que soit l’uniforme sous lequel ils ont servi.

En accompagnement des cérémonies officielles organisées par la Ville, le Cercle de Recherche Historique de Ribeauvillé et Environs se propose d’organiser une exposition et de rédiger un document retraçant, en une courte biographie, le parcours de ces combattants. L’exposition sera complétée par une évocation des cérémonies et festivités qui se sont déroulées en 1919.

Vos archives familiales comportent, peut-être, des récits, photos, objets relatifs à cette période. N’hésitez pas à participer à cet hommage aux combattants de la Grande Guerre en nous confiant ces souvenirs (qui vous seront rendus bien évidemment). Ils nous aideront à rendre  compte de ce que ces hommes ont vécu de façon plus proche de la réalité

Il y a 50 ans : des projets de construction en 1968 (suite et fin)

Création d’une zone de résidences secondaires au Altenholtz : à la fin de l’année 1968, le maire Leibenguth provoque une session du conseil municipal avec pour ordre du jour la création d’une zone de résidences secondaires au lieudit Altenholtz : (…) la municipalité, dans le souci de l’extension de la ville et d’une prolongation de la saison touristique, a pris contact avec les Services du Génie Rural en vue de la création d’une zone de résidences secondaires. L’emplacement est, en majorité, planté d’acacias et composé de nombreuses petites parcelles appartenant à la commune, à différents établissements publics ou à des particuliers. L’emprise totale des terrains visés porte sur 55 ha qui seraient aménagés en plusieurs tranches. Dans une première phase, 36 ha pourraient être aménagés et aliénés, formant environ 250 lots de constructions de 8 à 16 ares de contenance.

Cependant pour une question de rentabilité et pour des raisons financières, une première tranche ne porterait que sur 23 hectares, dont 16 seraient commercialisables compte tenu des zones de verdure et de viabilité.

Un lycée climatique d’Etat est également envisagé dans cette zone.

Sur le plan technique, il est prévu :

  • l’implantation de routes d’accès par le Lutzelbach, l’Osterberg et le Warthweg ;
  • la construction de la voirie nécessaire dans la zone ;
  • des travaux d’adduction d’eau potable et d’assainissement. Il est notamment prévu la construction d’un réservoir à la cote 449.

Ces travaux sont programmés pour  une population supplémentaire de 1000 personnes.

Le devis estimatif prévoit une dépense de l’ordre de 3 700 000 FRF (soit, en valeur 2017, environ 4 470 970 €) pour l’ensemble du projet. La première tranche est estimée à 1 600 000 FRF (soit, en valeur 2017, environ 1 933 392 €).

Selon les évaluations provisoires, le prix de cession des terrains se situerait à 1100 FRF (soit, en valeur 2017, environ 1330 €), la valeur du terrain d’environ 700 FRF l’are en sus (soit, en valeur 2017, environ 847 €) ; au total le prix du terrain s’élèverait à 1 800 FRF l’are (soit, en valeur 2017, environ 2175 €).  Afin de maintenir  ce prix de cession, il faudrait obtenir des propriétaires respectifs une vente à 10 FRF l’are (soit, en valeur 2017, environ 12 €).

Par ailleurs, la ville devra, sur le plan financier, assurer la garantie d’emprunts nécessaires par le truchement de la société Semclohr qui assurera l’apport financier.

Le problème est l’acquisition des terrains. Le conseil décide qu’au cas où les particuliers s’opposeraient à la vente des terrains en cause, une expropriation pourrait être faite dès lors que la moitié des propriétaires, représentant les deux tiers de la surface des terrains, auraient donné leur accord à l’opération envisagée.

Le projet va capoter car les multiples propriétaires négocient à la hausse le montant des ventes de leur propriété.

Petites nouvelles de la recherche

Un orage de grêle dévastateur ; le 2 juillet 1952, un violent orage mêlé de grêle, dévaste le vignoble dans plusieurs cantons de la cité. Un rapport destiné au maire signale que la plupart des chemins ruraux pour accéder au vignoble sont impraticables et qu’il faudra compter 1,5 millions de francs (soit, en valeur 2016, environ 32 200 €) pour les remettre en état avant les vendanges. Un autre rapport, pour le préfet cette fois, mentionne que la récolte n’excédera pas plus de 20 % d’une récolte ordinaire. Cette catastrophe naturelle va donc compromettre les revenus de la plupart des viticulteurs. Le sous-préfet écrit aussitôt au maire pour l’inviter à procurer aux victimes de ce sinistre du travail sous la forme de travaux d’utilité publique, afin qu’ils puissent nourrir leur famille pendant quelque temps.

Le magistrat examine la demande mais répond aux autorités que la ville n’est pas en mesure budgétaire de donner une suite favorable à cette requête. L’argument avancé est que la trésorerie de la ville est en mauvaise posture du seul fait que pour l’exécution de la première tranche des travaux d’assainissement de la Grand’Rue, le Département s’était engagé à verser une subvention de 10 %, subvention qui n’a jamais été accordée. Le maire s’engage à aider les viticulteurs en détresse et leur propose de réparer les chemins forestiers et ruraux sous réserve que le préfet octroie une subvention conséquente pour couvrir les frais. Mais le préfet fait la sourde oreille.

Quelques semaines plus tard, le maire fait une nouvelle proposition aux autorités départementales. La rue de liaison entre les routes de Guémar et de Bergheim devant être mise en chantier sous peu, le maire suggère que les Services des Ponts et Chaussées, maître d’ouvrage de ce projet, engagent prioritairement des vignerons sinistrés comme main d’œuvre pour exécuter les travaux de terrassement. Cette proposition sera partiellement prise en compte, mais ne règlera pas les problèmes économiques et sociaux de la plupart des vignerons de la cité.

 

 

Petites nouvelles de la recherche du 1er trimestre 2018 

 

Hommage aux combattants de 1914/1918

La commémoration du centenaire du 11 novembre 1918 est, sans doute, la dernière occasion de rendre hommage aux 1170 combattants (environ 20 % de la population de la ville à l’époque) nés à Ribeauvillé - ou y habitant au moment du conflit - quel que soit l’uniforme sous lequel ils ont servi.

En accompagnement des cérémonies officielles organisées par la Ville, le Cercle de Recherche historique de Ribeauvillé et Environs se propose d’organiser une exposition (aux alentours du 11 novembre 2018) et de rédiger un document retraçant, en une courte biographie, le parcours de ces combattants. L’exposition sera complétée par une évocation des cérémonies et festivités qui se sont déroulées en 1919.

Vos archives familiales comportent, peut-être, des récits, photos, objets relatifs à cette période. N’hésitez pas à participer à cet hommage aux combattants de la Grande-Guerre en nous confiant ces souvenirs (qui vous seront rendus bien évidemment). Ils nous aideront à rendre  compte de ce que ces hommes ont vécu de façon plus proche de la réalité.

Histoire des lieux de culte à Ribeauvillé

Le fonds du Cercle contient le texte d’une conférence d’Henri Spenlinhauer présentant une chronologie des lieux de culte de Ribeauvillé. Bernard Schwach en a extrait les dates principales, complétées par Didier de Sacy.

  • Vers l’an 1000 : présence d’un modeste sanctuaire, dédié à Saint Grégoire, à l’emplacement de l’église ;
  • 1222: construction de la première chapelle à Dusenbach par Eguenolphe de Ribeaupierre qui a participé à la cinquième croisade en 1218 d’où il aurait ramené une statue de la Vierge ;
  • vers 1260: construction de la deuxième chapelle à Dusenbach par Ulric II et Henri Ier, ses neveux ;
  • fin XIIIe siècle: construction de la troisième chapelle à Dusenbach par Anselme II, petit-fils d’Ulric II ;

         Dusenbach

             

                       1ère chapelle de 1222

              

                    2e chapelle de 1260

              

                  3e chapelle 

  • 1245: construction du prieuré du Sylo par des parents des Ribeaupierre ; dédié à Saint Augustin, il est placé sous l’invocation de Saint Nicolas de Syle ;

                                                            

        Borne marquant la limite des terrains du couvent du Sylo 
       et portant son emblème (2009)

  • 1258: départ des religieuses du couvent du Sylo en raison d’un problème de succession dans la famille des Horbourg ; elles se réfugient soit à Sélestat, soit à Ellenwihr (hameau proche de Ribeauvillé, aujourd’hui disparu) ;
  • 1281: début de la construction de l’église paroissiale Saint Grégoire sous la régence des trois frères Hermann, Anselme et Henri II de Ribeaupierre ;
  • 1297: début de la construction du couvent des Augustins (ordre mendiant fondé par le pape Alexandre IV en 1256) par Henri II de Ribeaupierre ; il est considéré alors comme faisant concurrence à l’église paroissiale ;
  • 1317 : installation des religieux Augustins, des « Waldbrüder », qui remplacent les sœurs au Sylo ;
  • 1319: construction du prieuré Saint-Morand, hors des murs de la cité, fondé par les Bénédictins. Il cessera d’être habité par les religieux au XVIe siècle. Il fut en grande partie détruit par les Suédois pendant la guerre de Trente Ans ;
  • 1342: construction de la chapelle Sainte-Catherine, pour l’hôpital des pauvres, par Jean IV de Ribeaupierre. Brunon de Ribeaupierre et sa femme Jeanne de Blamont y seront enterrés à la fin du XIVe siècle, ainsi que leur fils Maximin Ier, décédé en 1450 ;
  • 1344 : présence d’une chapelle Sainte-Marguerite qui sera intégrée au futur château renaissance ;
  • 1347: consécration de la chapelle à l’emplacement de l’ermitage de l’Eberlinsmatt au pied du Taennchel ;

                                                     

Vestige d'un jambage de la porte d'entrée
de l'ermitage de l'Eberlinsmatt

  • 1359 : consécration de l’église Saint Grégoire, mais seuls le chœur et les deux premières travées sont achevés ;
  • 1368: création du couvent des Dominicaines d’Ellenweiller qui sera détruit pendant la guerre de trente Ans ;
  • vers 1420 : réaménagement des chapelles adjacentes qui furent détruites par la suite et remplacées, au 19e siècle, par une chapelle, consacrée à la Vierge, dans laquelle fut placée l’ancienne statue de Notre-Dame de Dusenbach ;
  • 1473 : fin de la construction de l’église paroissiale Saint Grégoire, de style gothique pur, à trois nefs, avec alternance de piliers forts et faibles pour la grande nef. L’église a servi de caveau sépulcral pour plusieurs seigneurs de la famille des Ribeaupierre (notamment Jeanne de Neufchâtel en 1475, son époux Guillaume Ier en 1507, Maximin Ier en 1516) ;
  • 1477: nomination de Guillaume Ier en tant que protecteur du couvent du Sylo; celui-ci fait office d’église pour les habitants d’Aubure, paroisse distante de 7 km. Permettant de surveiller les Wurtemberg, il présente un intérêt stratégique pour les Ribeaupierre. La ferme Saint Nicolas, en contre bas, est d’abord un habitat pour le garde-forestier/garde-chasse.
  • 1514: relâchement des mœurs des Augustins ;
  • 1525: prise à partie des Augustins lors de la révolte des paysans ;
  • 1527: sécularisation du couvent par Guillaume II ;
  • 1539: présence d’un seul frère, gardien du Sylo qui est abandonné à la fin du XVIe siècle. Agathe de Solms, seconde femme d’Eberhard de Ribeaupierre, le rachète ;
  • 1539: présence d’un cimetière Saint-Morand à l’ouest de la ville ;
  • 1550: construction du cimetière actuel;
  • 1563 : la chapelle Sainte-Marguerite devient le premier lieu de culte protestant de la ville ;
  • 1580 : le dernier frère présent sur le site de l’Eberlinsmatt est accusé d’avoir des contacts avec le pasteur d’Aubure. Abandon du site au XVIe siècle ;
  • 1657: retour des Augustins au couvent (la monarchie française, par le traité de Westphalie, favorise le retour des moines en Alsace) ; ils y resteront jusqu’à la Révolution ;
  • septembre 1668 : au plus fort de l’épidémie de peste, l’intendant Colbert arrive à Ribeauvillé pour y organiser la lutte : l’église paroissiale est alors transformée en hôpital ;
  • 1744 : rénovation de l’église du couvent : la voûte d’ogive est remplacée par une voûte d’arêtes ornée d’un décor en stuc doré ;
  • 1748 : acquisition du nouvel orgue de Saint Grégoire ;
  • 1748 – 1777: restaurations de l’église et du couvent;
  • 1760 : disparition totale de l’église du prieuré Saint Morand, en ruine ;
  • 1783 : pose de la première pierre de l’église protestante ;
  • 1790: la Révolution française chasse définitivement les moines, le couvent est confisqué comme bien national. Il est racheté par des habitants de Ribeauvillé :
  • 1818 : grâce à l’action des frères Mertian, la Congrégation des Sœurs de la Divine Providence rentre en possession des bâtiments, les restaure et en fait la Maison mère de la Congrégation des sœurs de Ribeauvillé ;
  • 1860 : surélévation du clocher. Deux hypothèses sont avancées pour expliquer cette sur-édification : permettre à la ville basse de mieux entendre la sonnerie des cloches ; posséder un clocher plus haut que celui du temple protestant ;
  • 1876 : reconstruction du chœur et du transept par Winkler en raison de signes de vétusté et de délabrement apparus dès 1850. Le nouveau chœur reproduit fidèlement la silhouette de l’ancien, dont un nombre important d’éléments architecturaux ont été réemployés ;
  • 1896 : les autorités allemandes autorisent enfin la construction d’un clocher. Ses trois cloches se nomment Unitas, Veritas, Caritas;
  • 1890 : installation du mobilier néo-gothique de Saint Grégoire ;
  • 1950 : réalisation des vitraux actuels (en remplacement de ceux détruits en décembre 1944) par la maison Ehret de Strasbourg-Neudorf, d'après les cartons de René Kuder.
  • 1965 :un incendie détruit complètement l'autel de St Michel dans le chevet du bas-côté-sud.
 

Agrandissement du cimetière communal  
En mars 1946, la municipalité projette l’agrandissement du cimetière vers la propriété  Ostermann, en achetant une parcelle d’une superficie de 16,59 ares. Mais les autorités préfectorales tardent à donner leur accord.

Les tarifs pour les inhumations sont alors fixés à 3 000 FRF (soit, en valeur 2017, environ 253 €) pour une location d’une sépulture pendant 30 ans ; 500 FRF (soit, en valeur 2017, environ 42 €) de taxe pour une inhumation d’un adulte ; 75 FRF (soit, en valeur 2017, environ 6 €) de taxe pour une inhumation d’un enfant ; 40 FRF (soit, en valeur 2017, environ 3 €) de taxe pour une inhumation d’un enfant mort-né.

En mars 1947, le Sous-préfet suggère au maire de créer un nouveau cimetière. Il écrit : il y aurait lieu de prévoir un nouvel emplacement répondant aux exigences de la législation actuelle et satisfaisant celles de l’urbanisme pour une ville appelée à un essor grandissant. 

Le maire saisit le conseil municipal et les autorités religieuses de cette affaire. Mais les membres de cette commission ne sont pas chauds pour envisager un déplacement du cimetière. Ils mettent en avant le problème de la localisation et de la cohabitation des deux structures funéraires. Néanmoins le conseil municipal est sollicité pour un éventuel emplacement d’un nouveau cimetière entre la rue du 3 décembre et la rue de la Streng. Le préfet est favorable à ce transfert et promet des subventions de l’Etat pour l’aménagement du terrain. Mais les conseillers restent circonspects.
Finalement, en 1949, la municipalité décide l’achat de la parcelle déjà visée et l’aménage en urgence pour y inhumer les morts. Le coût de l’achat et de l’aménagement s’est élevé à 300 000 FRF (soit, en valeur 2017, environ 9 314 €). Le préfet  refuse catégoriquement de subventionner ce projet.

 

Il y a 50 ans : des projets de construction en 1968

Construction d’un dépôt d’incendie : en mars 1968, le conseil municipal étudie l’avant-projet d’un dépôt d’incendie pour regrouper les moyens de lutte contre toutes sortes de sinistres.

Déjà en 1964, il était question d’une nouvelle caserne et les plans avaient été dressés par l’architecte départemental Farge. Les travaux étaient estimés à 650 000 FRF (soit, en valeur 2017, environ 887 600 €). Mais le projet n’a pas été approuvé par l’autorité de tutelle qui demande d’importantes modifications.

Quatre années plus tard un nouveau plan est soumis à l’approbation du conseil municipal. L’architecte a tenu compte des remarques faites par le Service départemental d’Incendie et de Secours. Le nouveau projet  prévoit un immeuble de trois niveaux, flanqué d’une tour de séchage et comprenant quatre logements de quatre pièces chacune. Le coût estimé est de 800 000 FRF (soit, en valeur 2017, environ 966 700 €). L’implantation de ce bâtiment était prévu sur le côté est de l’ancienne gare routière. A l’unanimité, le conseil municipal approuve le projet.  Le dossier est renvoyé à la préfecture pour solliciter diverses subventions. Mais ce nouveau projet est à nouveau retoqué, six mois après l’approbation du conseil municipal ; il semble que les problèmes administratifs et financiers se posaient encore.

Il faudra attendre le 6 octobre 1970 pour voir se concrétiser le projet avec la pose de la première pierre. L’inauguration de la caserne a lieu le dimanche 15 octobre 1972.

Construction d’une cité administrative : les services des finances de l’Etat (contributions directes et indirectes) écrivent au maire et au préfet pour se plaindre des conditions de travail déplorables dues à la dispersion des services et à l’exiguïté des locaux. Ils demandent la construction d’une vraie cité administrative qui regrouperait tous les services dans un même lieu.

Le 9 mai 1968, lors d’une séance extraordinaire, le conseil municipal examine cette requête soutenue par le préfet et approuve, à l’unanimité apparente, ce projet de regroupement de ces services publics. Après un débat passionné, la mairie propose – sous réserve que la préfecture réalise et finance les travaux - de mettre  gratuitement un terrain situé dans la rue des Juifs (place de la Croix Rouge, anciennement le « Rum »).

Construction d’une nouvelle poste : le 4 mai 1968, le directeur départemental des Postes et Télécommunications informe la ville que les locaux de poste actuels sont devenus insuffisants, surtout depuis la création d’un centre de distribution postale. Aucune extension n’est possible pour l’implantation de la rue Klee.

Le directeur propose de construire une nouvelle poste dans la zone de rénovation urbaine (quartier des bains près de la mairie). La municipalité examine cette demande et propose de céder les 45 et 47 Grand’rue aux conditions déterminées par le Service des Domaines.

Finalement le projet sera abandonné et une nouvelle poste sera construite à côté de la caserne des pompiers en 1977 et inaugurée le 24 septembre 1978.

A suivre …

Petites nouvelles de la recherche

Au fil de ses investigations dans les Archives Municipales de Ribeauvillé, Bernard Schwach a recueilli quelques actualités d’hier…

Juin 1832 - troubles lors d’un bal populaire entre catholiques et protestants : l’aubergiste Donath Weingand, protestant bon teint, organise régulièrement une fête champêtre dans les anciens jardins seigneuriaux appartenant à la famille De Beer. Mais ces petits bals du dimanche sont très mal vus par le clergé catholique local qui y voit une concurrence déloyale.

Le dimanche 11 juin, à l’heure des vêpres, des intégristes catholiques font le coup de force contre les danseurs, faisant de nombreux blessés, dont deux graves. Alerté, le maire fait battre le rappel de la garde nationale ; mais seule une trentaine répond à l’appel. Comme les échauffourées se prolongent tard dans la nuit, le maire fait appel à un escadron de dragons de Colmar.

La présence des forces armées contribue à rétablir le calme et vingt trouble-fêtes sont arrêtés, puis conduits, sous bonne escorte, à Colmar. Le maire Steiner avait promis - à la légère - deux journées de solde aux gardes civiques s’ils arrivaient à rétablir le calme : cette promesse n’est jamais tenue au motif que c’est l’armée qui a permis le retour à la tranquillité. Les gardes nationaux gardèrent longtemps une rancœur vis-à-vis des édiles qui n’ont pas tenu leur promesse.

Dans son rapport au gouvernement, le préfet a grossi l’affaire, évoquant une guerre civile fomentée par des partisans de l’ancien roi Charles X !

Achat d’un nouveau corbillard par la commune vers 1950 pour une somme de 68 000 FRF (soit, en valeur 2017, environ 1 918 €) ; en effet, l’ancien présente des signes manifestes de vieillesse, et risque de créer de fâcheux incidents lors de l’accompagnement d’un défunt vers le cimetière.

                                          

                  

 

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